
« GR », pour « Gazoo Racing », est le nom de la filiale sportive de Toyota, anciennement dénommée « Toyota Motorsport ». La première Toyota de série badgée « GR » a été présentée le 14 janvier 2019 au Salon de Detroit. Il s’agit de la GR Supra dont les premières livraisons ont été assurées à la fin de l’année 2019, d’abord en 6 cylindres 3.0 l turbo de 340 ch, puis en 4 cylindres 2.0 l turbo de 258 ch.


La GR Supra a immédiatement fait sensation avec son visage résolument sportif et moderne ainsi que ses moteurs d’origine BMW. Nombre de commentateurs l’ont d’ailleurs préférée à son cousin germanique, le coupé Z4, avec lequel elle partage ses motorisations ainsi que le principe de la propulsion.
La gamme sportive du constructeur japonais s’est depuis diversifiée avec l’arrivée de la GR Yaris, véritable petite bombe puis de la GR 86, digne héritière de la GT86 apparue en 2011.

Ces deux sportives nipponnes qui ont indiscutablement du tempérament à revendre nous rappellent s’il en était besoin que Toyota sait concevoir et développer des sportives de caractère.
La Toyota GR Yaris : une auto sensationnelle
Avec la GR Yaris, Gazoo Racing a développé une auto sans concession.
La fiche technique parle d’elle-même : le petit 3 cylindres 1.6 Turbo essence est le plus puissant du marché et développe la bagatelle de 261 ch à 6500 tr/min, outre un couple de 360 Nm entre 3000 et 4600 tr/min. Il permet à cette citadine aux allures de WRC d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 5,5 s et de pointer à une vitesse max de 230 km/h. Impressionnant en théorie !


En pratique, les premiers essayeurs sont unanimes. Le châssis se veut raide et limite le roulis au maximum. La direction est précise, le freinage à la fois mordant et endurant. Les relances sont franches dès 2500 tr/min et le compte tours s’affole à une vitesse incroyable jusqu’au rupteur situé à 7000 tr/min : ça sent clairement le sport assumé.
La plus petite (mais pas la moins radicale) des GR ne s’arrête pas là. Elle s’offre une transmission intégrale aussi efficace que sécurisante !
Une attention toute particulière a également été apportée au poids de l’auto avec l’adoption d’un toit, d’un hayon et de portes en aluminum (- 24 kg), ainsi que d’un toit en carbone moulé (-3,5 kg). Résultat : un poids de 1280 kg idéalement repartis à 50/50 ce qui s’avère contenu au regard des 4 roues motrices équipant cette Yaris survitaminée.


S’adressant décidément aux pilotes, la petite puce des pistes n’est commercialisée qu’en boîte mécanique à 6 rapports, des plus plaisants à mener grâce à une commande courte et bien guidée. Un choix relativement original au regard de la quasi-généralisation des boîtes de vitesse automatiques sur les sportives contemporaines.
La ligne est quant à elle très suggestive : le centre de gravité est bas, les ailes arrières sont bodybuildées, la calandre béante est gigantesque au regard du gabarit de l’auto, les jantes noires de 18 pouces à 10 bâtons laissent entrevoir les étriers de frein (rouges sur la version Track)… Une véritable WRC de série !

Seul bémol, l’intérieur. Il se veut particulièrement austère pour un véhicule si sportif. Si la qualité des matériaux et des assemblages est d’un niveau correct, la présentation manque cruellement de sportivité. Seuls quelques surpiqûres, l’inscription GR sur le volant, les sièges baquets, la sellerie cuir-alcantara et le pédalier alu différencient la GR d’une classique Yaris Hybride. Dommage.

Deux finitions sont disponibles : « Pack Premium » et « Track », respectivement facturées 35 600 € et 37 600 €.

Cette GR Yaris, disponible à la commande depuis l’été 2020 est d’ailleurs victime de son succès. Alors que 70 exemplaires étaient initialement prévus pour la France, L’argus.fr révélait le 21 juin dernier que plus de 550 véhicules avaient d’ores et déjà été commandés dans l’hexagone. Si Toyota a semble-t-il assuré que ces commandes seraient honorées, ce volume imprévu entraînera cependant un retard dans les livraisons qui n’interviendront pas avant 2022 au mieux, induisant au passage une augmentation du malus écologique.
Nul doute que les qualités intrinsèques de cette auto la destineront à un succès international bien au delà du marché français. Il s’agit même très probablement d’un futur collector, d’ores et déjà sacré Sportive de l’année 2020 par le magazine Echappement.
La Toyota GR 86 : une petite GT prometteuse

La Toyota GT86 apparue en 2011 a connu un réel succès puisqu’elle a été vendue près de 200 000 unités durant sa carrière achevée à la fin de l’année 2020. Une belle performance pour ce petit coupé doté d’un moteur atmosphérique 2 litres Boxer de 200 ch particulièrement pointu.


Avec la GR 86, Toyota a souhaité donner une descendante à la GT86.
Comme la GT86, la GR 86 a été développée en partenariat avec Subaru qui a quant à lui commercialisé une première, puis, désormais, une seconde génération de BRZ.


La GR 86 a été dévoilée en Grande-Bretagne à l’occasion du mythique « Festival of speed » de Goodwood 2021. Elle reprend le principe du moteur 4 cylindres Boxer de la GT86 dont la cylindrée a été portée à 2,4 litres. La puissance passe ainsi de 200 à 235 ch et le couple de 209 à 250 Nm.

L’exercice du 0 à 100 km/h serait réalisé en 6,3 s, soit 1,1 s de mieux que la GT86 à laquelle elle succède. Si ces chiffres ne promettent pas des performances à couper le souffle, ils annoncent cependant des performances correctes pour la catégorie, permettant à la propulsion japonaise de revendiquer l’esprit d’une petite GT. Toyota affirme par ailleurs avoir beaucoup travaillé sur les sensations de conduite notamment à travers une direction très précise, une rigidité en torsion augmentée de 50 % par rapport à la GT86 mais également une répartition idéale des masses. Tout cela sera à confirmer lors des premiers essais.

À l’instar de la GR Yaris, la GR 86 surveille son poids et adopté un châssis léger en acier et des panneaux de carrosserie (toit et ailes) en aluminium. Ces efforts permettent au coupé compact d’afficher un poids de 1270 kg sur la balance, soit seulement 30 kg de plus que la GT86.
Toujours est-il que Toyota proposera la GR 86 avec une boîte de vitesse à 6 rapports, manuelle ou automatique : un choix intéressant laissé aux futurs acquéreurs du coupé.
L’intérieur proposera une ambiance sportive et relativement valorisante même s’il ne s’agira pas du point fort de ce joli coupé.


Côté esthétique, la ligne de la GR 86 est assurément une réussite. Toyota a su associer des lignes tendues à des galbes parfaitement maîtrisés lui conférant à la fois un aspect élancé et une certaine épaisseur, pour ne pas dire un certain charisme. Un bel exercice de style même si Toyota n’est pas parti d’une feuille blanche avec la GT86 dont elle s’inspire largement.



La GR 86 sera disponible à compter de l’automne prochain au Japon et courant 2022 en Europe. La France devrait donc avoir droit à son lot de GR 86. Si Toyota n’a pas encore communiqué son tarif, ce dernier devrait être de l’ordre de 33 000 € environ, ce qui serait une très bonne affaire. Reste à déterminer le montant du malus écologique lequel risque fort de faire sérieusement grimper la facture !
⭕ ⭕ ⭕ ⭕ ⭕
Avec le développement de sa gamme GR, Toyota prouve que les authentiques sportives telles qu’on les aime ont toujours leur place aujourd’hui et que l’électrique n’a pas (encore) gagné la bataille des sensations automobiles.
La feuille de route des GR est grisante : on a déjà hâte de découvrir la prochaine !
4 commentaires sur “GR Yaris et GR 86 : ça gaze pour Toyota !”