
Héritière de l’ADN Alfa Romeo, la Giulia Quadrifoglio apparaît comme une réussite dévoilée dans un contexte pourtant peu reluisant pour la firme turinoise. Super sportive pointue et aboutie, elle démontre s’il en était besoin que la marque au Biscione est toujours un blason sportif de premier ordre.
Une Alfa Romeo c’est avant tout une auto de caractère. Enfin, ça c’était avant diront les détracteurs de la marque et de son évolution depuis près de deux décennies. Il faut dire que le prestige sportif d’Alfa Romeo a pris un sérieux coup depuis que le fameux V6 Busso a tiré sa révérence en 2004 avec la GTV type 916. Mais avec la Giulia Quadrifoglio, la firme italienne entend faire passer un message clair : le segment des super sportives n’est pas réservé aux allemandes et à leurs départements dédiés.
Un noble V6 d’origine Ferrari
Pour motoriser son porte étendard, Alfa Romeo a mis les petits plats dans les grands. C’est un V6 2.9 biturbo développant 510 ch et 600 Nm de couple élaboré avec le concours de Ferrari qui prend place sous le long capot de cette Giulia au sang chaud. Ce bloc est en réalité basé sur le V8 F154 qui équipe la Ferrari California T.


Il permet à l’italienne de briller face à ses concurrentes germaniques sur l’exercice du 0 à 100 km/h. 3,9 s, c’est aussi bien que la Mercedes-AMG C63 S dotée d’un V8 4.0 biturbo de même puissance et deux dixièmes de seconde plus rapide que la BMW M3, animée par un 6 cylindres 3.0 biturbo de 431 ch.
Accouplé à une boîte automatique ZF 8 rapports, ce moteur se paie même le luxe de propulser cette tumultueuse version de la Giulia à 307 km/h ! C’est 17 km/h de plus que la Mercedes-AMG C63 S et 27 km/h plus vite que la BMW M3.

C’est donc la tête haute que l’italienne regarde les autres prétendantes au titre de meilleure berline ultra-performante. Mais une version Competition xDrive de la BMW M3 a fait irruption sur le segment en juin 2021. Mue par un V6 3.0 biturbo de 510 ch, cette dernière expédie le 0 à 100 km/h en 3,5 s. Un coup dur pour l’italienne qui reste en tout état de cause au top de l’efficacité dans la catégorie, à un tarif bien inférieur…
Châssis efficace, polyvalence insolente et tarif compétitif
Sur le plan du comportement, la Giulia Quadrifoglio n’a rien à envier aux références allemandes auxquelles elle s’attaque frontalement.
Son châssis, sain et équilibré, même à la limite, fait en effet de cette propulsion un engin redoutable. Capable d’évoluer tranquillement sur nos routes ou de faire parler la poudre sur la piste, sa polyvalence n’a rien à envier aux stars de la catégorie. Et c’est en cela qu’Alfa Romeo peut affirmer faire jeu égal avec Mercedes et BMW dont la supériorité des productions était jusqu’alors incontestée.

À mettre entre toutes les mains ? Certainement pas. Car même si la sonorité du V6 suralimenté est souvent jugée trop feutrée, les sensations qu’elle promet ont la fâcheuse tendance d’alourdir le pied droit de son conducteur plus que de raison, histoire de profiter de ce qu’elle brûle d’offrir à la moindre sollicitation : des performances à couper le souffle jusqu’au rupteur situé à 7400 tr/min.
Côté tarif, la Giulia Quadrifoglio se place idéalement en-dessous de ses deux rivales d’outre Rhin. Bien en-dessous même. Car en dépit d’une longue liste d’options, avec un prix d’appel de 88 900 €, elle a de quoi faire de l’ombre à la M3 Competition xDrive affichée à partir de 109 750 € et à l’AMG C63 S au tarif élitiste débutant à 116 599 €.
À noter que la Giulia Quadrifoglio a même eu droit à une très exclusive série « Nring » limitée à 108 exemplaires, dotée de nombreux raffinements sportifs en carbone et de freins carbone-céramique. Un modèle d’exception proposé à 124 000 €. La préciosité à l’italienne…